Le scarabée japonais représente une menace émergente pour les cultures françaises. Sa capacité à se multiplier et son mode de vie groupé suscitent des préoccupations.
Le scarabée japonais, qu’est-ce que c’est ?
Le scarabée japonais, Popillia japonica, est un scarabée originaire du Japon. L’adulte mesure environ 10 mm et 6 mm de large. L’adulte est composé d’un corps (abdomen, thorax et tête) vert métallique et d’ailes (élytres) brun métallique cuivré. Le scarabée japonais peut être différencié des espèces proches par la présence de 5 touffes latérales de soies blanches et 2 touffes sur le dernier segment abdominal. Sa larve est un vert blanc. Au japon, le scarabée japonais est un ravageur très mineur, car il a de nombreux prédateurs, dont la mouche Istocheta aldrichi, dont la larve se nourrit du scarabée.
Dégâts causés par le scarabée japonais
Très polyphage, le scarabée japonais se nourrit de près de 300 plantes réparties dans 79 familles botaniques. Il vit le jour. Sa larve se nourrit principalement des racines du gazon, provoquant la mort des plantes. Sur plantes herbacées, arbres et arbustes, l’adulte provoque des défoliations importantes. Les feuilles ont alors un aspect de dentelle. Les adultes peuvent aussi se nourrir des fleurs ou de fruits comme les pommes, pêches, nectarines, prunes, framboises, myrtilles et coings (Metcalf et Metcalf, 1993), rendant les fruits invendables (CABI, 2021). En outre, il a un mode de vie grégaire aggravant son impact sur les cultures. En cas d’infestation importante (comme en Suisse ou en Italie), les dégâts sont tels qu’ils occasionnent la mort des plantes et /ou la perte totale de valeur commerciale des plantes attaquées.
Par exemple au Piémont, une grande variation d'impact sur vigne est observée : défoliation de 10 à 100% avec des pertes de rendement allant de 0 à 80%. L’insecte a un vol incertain jusqu’à ce qu’il perçoive le stimulis chimique d’une plante hôte ou une phéromone de ses congénères. La différence de rendement s’explique par le fait que l’insecte vit en colonie. Ainsi, il est possible de retrouver dans une même parcelle, une plante envahie de ce coléoptère et une plante voisine indemne.
Aux États-Unis les plantes les plus attaquées sont le maïs (les adultes coupent les soies de l’inflorescence femelle en cours de maturation, empêchant la pollinisation) et les gazons.
Un risque d’établissement en France élevé du scarabée japonais
Le scarabée japonais a été introduit aux États-Unis en 1916, en Italie en 2014, puis en Suisse en 2017. Il y a eu une interception (dans un piège) en Allemagne en 2021. Le scarabée japonais a un risque élevé de propagation en France, car il est dans les pays voisins, qui ont un climat proche du nôtre. Il peut se disséminer localement par le vol des adultes. Lorsque les adultes volent, sans l’aide d’un moyen de locomotion humain, ils peuvent parcourir 500m par jour et 20km par an en moyenne. Il peut aussi se disséminer sur de plus longue distance via les camions, les bateaux et les avions. Les larves peuvent se disséminer via les substrats des cultures et dans le sol adhérent aux plantes destinées à la plantation.
Scarabée japonais : Moyens de contrôle et gestion
Il existe des applications d'insecticides contre les adultes et les traitements du sol pour cibler les larves. Les traitements du sol consistent à des traitements larvicides par insecticide ou par des macro-organismes (nématodes). Les nématodes sont des vers microscopiques qui vont parasiter les larves de Popillia japonica. Lorsque l’insecte est bien installé, ces traitements bien qu’efficace ne permettent pas la destruction totale de l’insecte. En effet, Popillia japonica a été détectée en 2014 dans le piedmont en Italie. Aujourd’hui les autorités italiennes et la Commission européenne ont estimé qu’il ne pouvait plus être éradiqué, malgré les traitements effectués. En outre, ceux-ci sont couteux, aux États-Unis, le coût de contrôle est de 78 millions imputés par an (principalement des insecticides). Potter et Held, (2002).
Prévention et signalement du scarabée japonais
C’est pourquoi en cas de suspicion de détection, prendre contact avec la DRAAF-SRAL ou la FREDON de votre région. Une détection la plus précoce possible permet de limiter le risque d’une installation et d’une propagation potentielle. Nous avons réalisé 80 inspections pour recherche de Popillia japonica en Île-de-France. Cela comprend du piégeage et des inspections visuelles. Ces inspections sont réalisées sur différents sites, aire d’autoroutes, zones industrielles, zones proches des aéroports, pépinières, arboriculture...