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Atlas de Biodiversité Communale : Connaître sa nature

Atlas de Biodiversité Communale à Suresnes
Publié par
Vivien POQUET
.
le
18/10/2024

Un Atlas de Biodiversité Communale vise à préserver la biodiversité du territoire d’une collectivité. Il s’agit d’une étude qui repose sur trois axes structurants : l’amélioration de la connaissance des milieux et espèces, l’identification d’enjeux, et la définition d’un plan d’action. Cette démarche, qui s’appuie sur les acteurs de la collectivité, permet de poser une stratégie concrète à mettre en œuvre du court au long terme pour favoriser la nature et sa cohabitation avec la ville.

Prendre en compte la biodiversité : quelles études mener ?

La prise en compte de la biodiversité répond à des besoins sociétaux et réglementaires. Il s’agit notamment de favoriser, préserver, restaurer ou renforcer la diversité des habitats et des espèces qui composent la biodiversité.

Sur le plan social, le lien est facile à faire avec le besoin de nature en ville, les services écosystémiques et le bien être qu’elle apporte. Pour cela, les collectivités mettent en œuvre des inventaires de biodiversité, ou bien des Atlas de Biodiversité Communale (ABC).

Sur le plan réglementaire, la prise en compte de la biodiversité relève plus souvent d’exigences visant à s’assurer que les impacts de projets d’aménagements sur la biodiversité sont identifiés et maitrisés. Dans ce cas, ce sont plutôt des études d’impact qui sont mises en œuvre.

 Selon le cas de figure et les objectifs poursuivis, il existe donc différents types d’études qui permettent de prendre en compte la biodiversité.

L’Atlas de Biodiversité Communale, de l’état initial de la connaissance à la stratégie

L’Atlas de Biodiversité Communale (ABC) est une démarche permettant aux collectivités de mieux connaître et protéger leur patrimoine naturel. Son objectif est de fournir une vue d’ensemble de la biodiversité d’un territoire, afin d'élaborer des politiques locales en faveur de sa préservation. Il s’agit d’un outil de planification stratégique, à la fois pour orienter les décisions d’aménagement ou de gestion, et pour sensibiliser la population locale.

Bien que l’ABC s’appuie sur des inventaires de biodiversité, ces deux notions ont des rôles distincts :

  • L'inventaire de biodiversité est une démarche purement descriptive et scientifique, qui consiste à recenser les espèces animales, végétales et les habitats naturels présents sur un territoire. Il est souvent très localisé et spécifique, réalisé sur des périodes relativement courtes pour collecter des données précises.
  • L'Atlas de Biodiversité Communale, en revanche, est un outil plus global qui intègre et compile des inventaires, anciens et mis à jour, et d’autres données existantes pour offrir une vue d’ensemble. L’ABC va donc plus loin en interprétant les données recueillies pour identifier les enjeux de conservation et aide à orienter des actions stratégiques (protection des espèces, intégration dans les documents d’urbanisme, etc.).

L’inventaire de biodiversité, pour la connaissance des milieux et espèces

L'inventaire de biodiversité est une démarche méthodique, qui repose sur des relevés protocolés, et qui permet aux collectivités de recenser, caractériser les milieux naturels (zones humides, forêts, prairies, etc.) et les espèces présentes sur leur territoire. Il constitue une base de données indispensable pour comprendre la richesse écologique d’un site et identifier des habitats sensibles ou des espèces protégées par exemple.

Cet inventaire, réalisé par des naturalistes (botanistes, écologues, entomologistes), fournit une photographie précise de l’état de la biodiversité locale, aidant par exemple à :

  • Localiser les habitats naturels et évaluer leur état de conservation,
  • Recenser les espèces végétales et animales, en identifiant des espèces protégées ou menacées,
  • Identifier une espèce envahissante qui pourrait potentiellement perturber l’équilibre d’un écosystème

Grâce à cette connaissance fine, les collectivités peuvent définir des priorités de gestion et de conservation pour protéger la biodiversité d’un site. Elles disposent également d’indicateurs précis, recueillis selon une méthode reproductible, sur lesquels elles pourront baser leur suivi.

Par ailleurs, les sciences participatives se popularisent, et permettent de mettre en place des protocoles simples avec des agents en collectivités, ou bien du grand public. En effet, de plus en plus de projets d’inventaires de biodiversité s’appuient également sur la participation des citoyens. Les habitants sont invités à signaler les espèces observées grâce à des outils numériques (applications, plateformes en ligne). Cela permet d’une part d’apporter de la donnée aux experts nationaux sur des espèces cibles, pour améliorer les connaissances, alimenter des programmes de recherche, mais également de favoriser une sensibilisation et un engagement local. Cette approche permet non seulement de collecter davantage de données à l’échelle nationale, mais aussi de sensibiliser la population à la richesse de la biodiversité locale et de l’impliquer activement dans sa préservation. Toutefois, les données de ces protocoles sont moins facilement exploitables dans le cadre d’inventaire de biodiversité visant à définir des objectifs de préservation et de gestion de la biodiversité locale.

L’étude d’impact, en réponse à un cadre réglementaire

L’étude d’impact vise à évaluer les effets potentiels d’un projet sur l’environnement. Elle est exigée dans le cadre de nombreux projets d’aménagement du territoire, tels que des projets d’infrastructures (autoroutes, aéroports, industrie…), des projets d’aménagement urbain (lotissements, zones commerciales) ou encore des projets d’exploitation de ressources naturelles (carrières, parc éolien, centrale photovoltaïque).
En France, sa réalisation est régie par le Code de l’Environnement, notamment les articles L122-1 à L122-3. Les collectivités locales doivent s’assurer que leurs projets respectent non seulement les réglementations nationales, mais aussi les directives européennes (notamment la directive Habitat et la directive Oiseaux). La loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages de 2016 a renforcé les obligations liées aux études d’impact. Elle exige notamment l’application stricte des mesures d’évitement, de réduction et de compensation (ERC).
L’étude d’impact s’attache à décrire l’environnement initial du site en s’appuyant sur un inventaire de biodiversité, puis analyser les impacts directs et indirects induits par le projet (fragmentation d’habitat, introduction d’espèces envahissante, pollution lumineuse…). Sur cette base est enfin définie une stratégie reposant sur trois types de mesures avec leur ordre de priorité : l’évitement, la réduction, et la compensation : la séquence « ERC ».
Enfin, l’étude d’impact prévoit souvent des mesures de suivi pour vérifier, après la réalisation du projet, que les mesures de protection de la biodiversité ont été correctement mises en place et sont efficaces sur le long terme.

Pour en savoir plus sur l’étude d’impact et la séquence ERC

Quelles sont les étapes de réalisation d’un Atlas de Biodiversité Communale ?

L’Atlas de Biodiversité Communale (ABC) est un dispositif national qui permet aux collectivités de mieux connaître la biodiversité présente sur leur territoire. Il s’agit d’un outil d’aide à la décision, dont la réalisation relève d’une méthodologie cadrée et proposée par l’Office Français de la Biodiversité.

L’Atlas de Biodiversité Communale (ABC) repose sur un principe fondamental : l’état des lieux initial de la biodiversité ; avant toute prise de décision ou mise en place de plan d’action, il est essentiel pour une collectivité de comprendre précisément les caractéristiques écologiques de son territoire.

Un des points forts d’un ABC réside aussi dans son approche participative, qui permet d’impliquer les différents acteurs locaux dans la réalisation de l’inventaire et dans l’élaboration des plans d’action.

Première étape : la connaissance de la biodiversité

La première étape dans la réalisation d’un ABC consiste à rassembler les informations déjà disponibles. Celles-ci peuvent provenir de nombreuses sources, telles que les bases de données régionales ou nationales (INPN - Inventaire National du Patrimoine Naturel, base de données GeoNat'îdF), les études scientifiques, ou les inventaires réalisés par des associations locales et des naturalistes.

L’étude des données existante permet alors de préidentifier des enjeux, et valider un plan d’inventaire permettant de mettre à jour ou compléter des données manquantes.

Ensuite, des inventaires de biodiversité sont réalisés. Généralement, l’étude a une visée assez large, et l’objectif est souvent de prendre en compte un maximum de taxons, il est attendu de travailler sur au moins trois groupes taxonomiques (l’avifaune, la flore et l’herpétofaune par exemple). L’objectif est d’être exhaustif dans la caractérisation de la biodiversité, et c’est aussi la raison pour laquelle l’Office Français de la Biodiversité recommande une durée d’étude minimale de 2 ans, et idéalement de 3 à 4 ans pour un Atlas de Biodiversité. La première étape, en s’attachant à caractériser : la flore, les lépidoptères (papillons), les odonates (libellules…), les oiseaux, les chiroptères (chauves-souris), les orthoptères (sauterelles…) les amphibiens et reptiles, permet alors de disposer des données nécessaires pour identifier des enjeux écologiques et notamment en lien avec l’étude de la fonctionnalité des trames écologiques. Elle permet également de valider les informations plus anciennes recueillies au préalable.

L’identification des enjeux écologiques

Une fois les données collectées et analysées, l'Atlas de Biodiversité Communale permet d'identifier les enjeux écologiques majeurs du territoire. Cette étape est cruciale, car elle aide les collectivités à prioriser les actions de gestion et de protection en fonction des spécificités locales.

Cela permet d’identifier :

  • Des zones écologiquement sensibles, telles que des habitats naturels menacés ou en déclin, des corridors écologiques indispensables au déplacement des espèces, ou encore des réservoirs de biodiversité abritant des espèces protégées ou rares.
  • Des enjeux liés aux pressions anthropiques, telles que l’urbanisation et les pollutions de différente nature, ou encore les impacts du changement climatique.

En identifiant les zones et les espèces les plus vulnérables, l'ABC aide à définir des priorités d’intervention et définir des mesures à mettre en œuvre, qui seront formalisées dans un plan d’action.

La réalisation d’un plan d’action

Une fois les enjeux écologiques identifiés, l'Atlas de Biodiversité Communale (ABC) permet de construire un plan d’action concret et adapté aux spécificités du territoire. Ce plan vise à mettre en œuvre des mesures avec une logique pouvant prioriser des actions de préservation visant à protéger l’existant, des actions de restauration visant à renforcer et améliorer l’existant, des actions de gestion visant à améliorer la qualité des espaces existants, et enfin des actions de sensibilisation et de pédagogie afin de faire connaitre la biodiversité du territoire et ses enjeux.

Concrètement ce plan d’action de l’Atlas de Biodiversité communale peut favoriser un aménagement écologique, en intégrant les données de l’ABC dans les documents d’urbanisme (PLU, SCOT) afin d’assurer une prise en compte systématique de la biodiversité dans les projets d’aménagement.
Il peut favoriser la protection des habitats en incluant des mesures telles que la création de zones protégées, la restauration d’habitats dégradés, l’aménagement de corridors écologiques.
Il peut aussi améliorer la sensibilisation à destination des habitants, des élus et des acteurs économiques locaux pour mieux comprendre les enjeux de la biodiversité et promouvoir des comportements plus respectueux de l’environnement.

La mobilisation des acteurs, le fil rouge de l’ABC

La biodiversité est un sujet fédérateur, qui concerne tous les acteurs d’un territoire. Chacun peut avoir des impacts sur la biodiversité, et peut également faire partie de la solution. Toutefois, en lien avec le besoin urgent de réagir pour protéger notre environnement local, il est fondamental de soutenir la sensibilisation du plus grand nombre à la préservation de la biodiversité.

La réussite du plan d’action repose donc sur la mobilisation, et une collaboration transversales de tous ces acteurs locaux : élus, services techniques des collectivités, agriculteurs, entreprises et associations.

Les élus jouent un rôle clé en tant que décideurs : ils doivent intégrer les résultats de l'ABC dans les politiques locales, notamment dans les documents d’urbanisme, et allouer des ressources pour mettre en œuvre les actions de protection. Leur engagement assure une prise en compte durable des enjeux écologiques dans le développement du territoire.

Les citoyens sont à la fois bénéficiaires et acteurs de la biodiversité locale. En participant à des actions de sensibilisation, des inventaires participatifs ou des programmes d’éducation à l’environnement, ils contribuent activement à la réussite de l’ABC.

Les entreprises, notamment dans les secteurs de la construction, de l’agriculture et du tourisme, doivent également être impliquées. La prise en compte de la biodiversité dans leurs activités permet de concilier développement économique et protection de l’environnement.

Pour en savoir plus sur la démarche d’Atlas de biodiversité

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